Nos experts suivent de près les évolutions macro-économiques et les marchés financiers.

Holdings : les champions oubliés de la cote

Herman Van der Loos - Senior Equity Analyst
Véritable spécialité belge, les holdings ont fait l’objet d’une étude approfondie de 120 pages par les équipes d’analystes de Degroof Petercam. Quels sont ses principales caractéristiques et ses atouts ?
Parler des holdings soulève encore de l’étonnement chez certains investisseurs plus âgés. Il est vrai que ce type de société coté était associé pendant longtemps à une forme d’opacité et parfois de volonté de contrôle de plusieurs pans de notre économie. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et ces mêmes holdings sont aujourd’hui non seulement plus transparentes, plus diversifiées mais aussi plus performantes malgré la malédiction de la fameuse « décote des holdings ».

Diversification

Bien entendu, l’intérêt patrimonial des holdings a trait à leur fondement même : en achetant une action d’une société holding, l’investisseur diversifie automatiquement ses avoirs sur une multitude d’entreprises en portefeuille.
Les performances sont d’ailleurs également au rendez-vous. Sur la base des 17 sociétés holdings analysées par les experts de Degroof Petercam, il ressort que ces dernières ont surperformé l’indice européen Eurostoxx 600 ainsi que notre Bel 20.
La performance moyenne annuelle au cours des dix dernières années était de l’ordre de 10 % et parfois le double pour Brederode ou Sofina.
Reste évidemment la sempiternelle question : comment choisir dans cette foison de sociétés holding ? L’une des pistes à suivre consiste, par exemple, à faire le tri entre celles qui détiennent essentiellement des sociétés cotées en portefeuille et puis, les autres, qui se focalisent sur des sociétés non-cotées.
La seconde option remporte souvent les suffrages des analystes. La raison ? Acheter l’action d’un holding qui détient elle-même des participations dans d’autres sociétés cotées n’apporte pas beaucoup de valeur ajoutée. A la limite, autant les acheter soi-même sans devoir passer par un véhicule financier intermédiaire.
En revanche, la présence de sociétés non cotées dans le portefeuille du holding est un atout : que ce soit en termes d’accessibilité à d’éventuelles pépites en devenir et souvent actives dans des secteurs d’avenir. Bref, c’est l’enjeu de la rareté qui est ici mis en valeur.
Là encore, il ne faudra pas oublier dans le choix guidant l’investisseur de tenir compte de la liquidité du holding en question. Les frais de gestion figurent aussi parmi les éléments à prendre en compte, mais là aussi, l’étude de Degroof Petercam démontre qu’en moyenne ces frais sont de l’ordre de 0,5 %. Bref, des coûts assez faibles par rapport à ce qui existe ailleurs.

Un trio intéressant

Bien que ses coups de cœur ne soient pas limitatifs, Herman van der Loos pointe en particulier les actions GBL, Bois Sauvage et D’Ieteren.
  • La première a su sous l’impulsion de son nouveau CEO, Ian Gallienne réorienter son portefeuille vers des secteurs d’avenir.
  • Bois Sauvage reste une valeur sûre même si son portefeuille a souffert de la pandémie, en raison notamment de la présence de la société Neuhaus pénalisée dans la vente de ses pralines.
  • Quant à D’Ieteren, cette holding familiale surfe avec succès sur la vague de l’assistance à la conduite et sur le succès de sa filiale Belron (connue du grand public sous le nom de Car Glass).
Partager l'article
Plus sur ce thème:
Réglementé par l’Autorité des services et marchés financiers (FSMA) et la Banque Nationale de Belgique | Tous droits réservés 2024, Degroof Petercam