Monthly House View
13.11.20252 min
Marché de l’emploi américain : entre résilience et réinvention
Malgré une croissance économique robuste, le marché du travail américain montre des signes de fragilité. Entre ralentissement des embauches, tensions politiques et bouleversements technologiques, l’emploi se trouve à un tournant.
Un ralentissement qui interpelle
Avec seulement 22 000 créations d’emplois sur les trois derniers mois et un taux de chômage en hausse à 4,3 %, le marché du travail américain marque le pas. Ce ralentissement a poussé la Réserve fédérale à baisser ses taux dès septembre, invoquant une stratégie de « gestion des risques » face aux incertitudes croissantes.
Tarifs douaniers : quand l’incertitude freine l’embauche
La politique commerciale américaine a semé le doute au sein des entreprises. Les revirements tarifaires ont réduit leur visibilité, entraînant une chute des intentions d’embauche. Heureusement, les récents accords commerciaux ont permis un léger rebond des perspectives.
Immigration en recul : un double impact
La chute de l’immigration nette – de 2,5 millions à 500 000 – affecte directement l’emploi. Moins de main-d’œuvre disponible, notamment dans la construction, et une baisse du seuil nécessaire pour stabiliser le chômage. Une dynamique qui modifie les équilibres traditionnels du marché du travail.
L’intelligence artificielle, entre promesse et inquiétudes
L’IA, adoptée par 10 % des entreprises, commence à peser sur les embauches, surtout dans les secteurs exposés comme la finance ou le marketing. Les jeunes diplômés sont particulièrement touchés. Si les gains de productivité restent limités pour l’instant, l’IA pourrait à terme compenser la baisse de l’immigration.
Fonction publique : un secteur en retrait
Le secteur public n’est pas épargné : l’emploi y recule fortement, avec -16 000 postes en septembre. Les départs volontaires et le « Shutdown » en cours pourraient aggraver la situation, surtout si les menaces de licenciements se concrétisent.
Vers une stabilisation en 2026 ?
Malgré le ralentissement, les licenciements restent faibles et les marges des entreprises solides. Les intentions d’embauche repartent à la hausse, laissant entrevoir une stabilisation du marché du travail en 2026. Une dynamique soutenue par des mesures budgétaires, un assouplissement monétaire et une inflation maîtrisée.
