Monthly House View
05.11.20255 min
Macroéconomie et stratégie d'investissement
Les données économiques d'octobre ont été davantage brouillées par le bruit que par une réelle tendance de fond. Dans un contexte macroéconomique toujours marqué par une croissance résiliente, combiné à une reprise des baisses des taux d'intérêt aux États-Unis et à des conditions monétaires plus accommodantes, nous réaffirmons notre optimisme à l'égard des marchés actions, avec un accent particulier sur les entreprises américaines.
Optimisme concernant les actifs à risque
Aux États-Unis, les distorsions temporaires liées à la fermeture de l'administration masquent des tendances de consommation encore solides. En Allemagne, la faiblesse de la production industrielle tient davantage aux congés d'août qu'à un ralentissement de la demande. En Chine, les manchettes autour de la guerre commerciale relèvent plus du théâtre que de la réalité économique. Dans cet environnement de croissance résiliente, nous conservons une vision constructive sur les actifs risqués, en particulier les actions américaines et émergentes.
Les fondamentaux des entreprises américaines restent solides
Outre-Atlantique, le retour du scénario « Goldilocks » (le scénario Boucles d'or fait référence à une situation idéale où l'économie est en équilibre parfait) semble se confirmer, soutenu par la dissipation des incertitudes commerciales. Dans le même temps, les fondamentaux des entreprises américaines restent robustes, comme le laissent entrevoir les premiers indicateurs de la saison des résultatssaison des résultats du troisième trimestre. En outre, la saisonnalité redevient un facteur favorable en cette fin d'année, tandis que la relance des programmes de rachats d'actions constitue un appui supplémentaire pour les marchés. Dans ce cadre, nous demeurons confiants quant au potentiel des actions américaines. Si nous maintenons une opinion positive sur les valeurs technologiques – qui enregistrent de forts niveaux de croissance bénéficiaire - nous restons également exposés aux entreprises profitables de petites et moyennes capitalisations. Les récentes réformes fiscales votées cet été aux États-Unis et la reprise du cycle de baisse de taux de la Fed constituent un levier de croissance significatif pour ce segment de marché.
Les marchés émergents restent une conviction fondamentale
Nous maintenons également une conviction forte sur les actions des marchés émergents. L'affaiblissement du dollar, combiné à un environnement de taux directeurs orientés à la baisse globalement, constituent des catalyseurs soutenant une poursuite de la dynamique haussière observée sur la classe d'actifs. Le retour des discussions commerciales entre les États-Unis et la Chine pourrait engendrer une certaine volatilité sur les actions chinoises mais cette situation pourrait offrir des opportunités d'entrée intéressantes pour les investisseurs souhaitant diversifier leurs expositions à la thématique de l'IA, où les grandes entreprises technologiques asiatiques occupent une position clé. Parallèlement, les mesures de relance de la consommation semblent commencer à porter leurs fruits localement. Ces signaux positifs renforcent les perspectives optimistes pour les entreprises axées sur les marchés domestiques.
Europe : potentiel de croissance considérable pour les petites et moyennes capitalisations
Enfin, si nous restons plus mesurés sur les actions européennes, en raison d'une incertitude politique persistante et de valorisations boursières désormais alignées sur leurs moyennes historiques, certaines opportunités restent particulièrement attractives. Les petites et moyennes capitalisations, encore largement sous-évaluées, présentent un potentiel de croissance significatif. Ces entreprises devraient notamment bénéficier des effets positifs des plans de relance économique, dont l'impact reste encore à venir, ainsi que des récentes baisses des taux directeurs par la BCE.
Exposition modérée aux obligations d'État
Au sein de la poche obligataire, nous conservons une exposition modérée aux dettes souveraines. Nous continuons de privilégier les segments courts des courbes de taux, moins sensibles aux incertitudes entourant les trajectoires fiscales des économies développées. Plus particulièrement aux États-Unis, le risque d'une inflation un peu plus persistante que prévu dans le secteur des services pourrait exercer une pression sur les primes de terme. Avec un taux des obligations américaines à 10 ans tombé à son plus bas niveau depuis un an, sous la barre des 4 %, le contexte actuel présente une asymétrie des risques nettement moins favorable.
Préférence pour les obligations d'entreprises de qualité
À l'inverse, nous privilégions une exposition à la dette d'entreprise de qualité, en particulier dans la zone euro. La santé financière des entreprises reste solide, soutenue par des bilans assainis, tandis que les plans de dépenses déployés constituent des facteurs de soutien supplémentaires. Cette classe d'actifs devrait continuer à attirer des flux constants d'investisseurs en quête de rendements plus attractifs, dans un contexte marqué par la baisse de la rémunération des actifs monétaires.
Enfin, nous continuons de voir dans les dettes des pays émergents libellées en devises locales un levier de diversification intéressant pour les portefeuilles obligataires. Ces dernières bénéficient d'un environnement favorable, soutenu par l'affaiblissement du dollar américain, une désinflation en Asie ouvrant la voie à de nouvelles baisses de taux, et des rendements réels nettement plus élevés que ceux des économies développées.
Hausse temporaire du dollar
Sur les marchés des changes, le dollar américain s'est légèrement apprécié face à l'euro, malgré des anticipations de taux d'intérêt favorables à la monnaie européenne. Cette hausse temporaire du dollar semble être principalement attribuable à l'instabilité politique en France. Nous estimons toutefois que cette appréciation du dollar est passagère et qu'à moyen terme, la tendance à la dépréciation de la devise américaine devrait se poursuivre.
Le phénomène de diversification des réserves de change reste solidement ancré, tandis que le débat sur l'indépendance de la Fed pourrait refaire surface avec le changement de gouverneur prévu en 2026, créant ainsi un risque pour la devise américaine. L'approche actuelle de la Fed, qui privilégie désormais la préservation de l'emploi, pourrait également limiter le potentiel de hausse du dollar à long terme. Dans ce contexte, nous maintenons notre objectif inchangé de 1,20 pour la paire EUR/USD, avec un risque de dépassement de ce niveau d'ici la fin de l'année 2026.
Signes de surchauffe sur le marché de l'or
Enfin, en ce qui concerne l'or, si la dynamique à long terme demeure favorable (politiques monétaires accommodantes, des tensions géopolitiques persistantes, endettements publics) certains signes d'euphorie commencent à apparaître. Ces signaux se reflètent notamment dans les récents flux significatifs vers les ETF, témoignant de l'arrivée des investisseurs particuliers, tandis que certains indicateurs techniques indiquent des niveaux de surachat. Cette configuration pourrait annoncer une phase de consolidation à court terme. Toutefois, toute correction majeure vers les moyennes de long terme offrirait des points d'entrées ou de renforcements intéressants.





