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L’économie mondiale en pleine relance

Hans Bevers - Chief Economist
La crise de la Covid-19 n’est pas terminée. Plus de dix mille personnes dans le monde meurent encore chaque jour du virus selon les chiffres officiels, qui sont sous-estimés. Le bilan s’élève à présent à plus de trois millions et demi. Il subsiste une certaine incertitude quant à l’impact possible des différents variants du virus. Et pourtant, avec la progression des campagnes de vaccination, l’économie mondiale est en plein essor. Le redressement n’est pas uniforme mais, selon les estimations, l’économie mondiale devrait afficher une croissance de 6 % cette année. Ce redressement devrait aussi se poursuivre l’année prochaine avec une croissance d’environ 4 % selon les prévisions. La nature de la crise, en combinaison avec l’épargne accumulée et une politique axée sur le rétablissement complet du marché du travail, laissent prévoir d’excellentes performances économiques après l’annus horribilis 2020. Les États-Unis emmènent le peloton, mais l’économie européenne est elle aussi passée à la vitesse supérieure. La relance est un peu plus à la traîne dans les pays en développement. La Chine, premier pays à sortir de la pandémie, fait exception à la règle, mais sa croissance économique devrait à présent ralentir. Dans les paragraphes ci-dessous, nous examinons brièvement l’évolution économique des principales régions du monde.
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Etats-Unis : Bidenomics et inflation plus élevée à l'horizon

L’économie américaine est déjà en plein redressement. L’activité économique a progressé de 1,6 % au premier trimestre, notamment grâce à une forte augmentation des dépenses de consommation (+2,6 %). Avec une croissance prévue de 2 % au deuxième trimestre, le PIB américain dépasse à nouveau son niveau de 2019. Les États-Unis sont bien partis pour afficher une croissance d’environ 6,5 % cette année et de 4 % l’année prochaine. L’inflation commence déjà à redresser la tête. Cette hausse s’explique en grande partie par le redressement des prix des matières premières et de l’énergie, qui s’étaient effondrés au début de la pandémie : un « effet de base », diraient les économistes. À cela s’ajoutent l’épuisement des stocks et les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Le consensus est que ce pic d’inflation sera largement temporaire. Nous adhérons à cette logique, mais nous pensons malgré tout que la pression inflationniste sous-jacente va augmenter à court terme (comme l’indique le graphique ci-dessous) comme à long terme. Les dépenses de 4 000 milliards de dollars dans les infrastructures et le domaine social prévues par le président Joe Biden (compensées par une augmentation des recettes fiscales) ne sont qu’une raison parmi d’autres. La banque centrale américaine ne va pourtant pas resserrer soudainement sa politique monétaire. Avant cela, il faudra qu’elle perçoive un redressement large et inclusif du marché de l’emploi.
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Europe : vaccinations et remontée économique

À présent que les campagnes de vaccination en Europe avancent enfin à un bon rythme et que les restrictions sont assouplies, le redressement économique de la zone euro peut réellement commencer. La récession en « double creux » de l’automne et de l’hiver cède la place à une croissance solide au cour des prochains trimestres. Ici aussi, la consommation des ménages sera le moteur de la croissance. Depuis le début de la pandémie, les ménages de la zone euro ont accumulé environ 500 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Tout comme aux États-Unis, quoique dans une moindre mesure, les effets de base vont pousser l’inflation nettement à la hausse au cours des prochains mois. Mais cet effet n’est que temporaire et n’est absolument pas une raison pour la BCE de resserrer sa politique monétaire. L’inflation de base restera probablement encore longtemps inférieure aux objectifs. En outre, la BCE va bientôt remplacer son objectif d’inflation actuel, à savoir un taux d'inflation « inférieur à, mais proche de 2 % », par un objectif plus symétrique. La politique de la BCE va encore rester souple pendant longtemps. Concrètement, cela signifie que l’institution francfortoise va probablement continuer ses achats d’obligations jusqu’au printemps de l’année prochaine. On ne s’attend pas à une hausse des taux sur les années à venir. Le rétablissement complet du marché du travail va prendre du temps.
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Chine : ralentissement de la croissance du crédit et anniversaire du PCC

La gestion résolue du coronavirus a permis une relance économique spectaculaire l’année dernière. Récemment, les décideurs de Beijing se sont plutôt efforcés de freiner la croissance du crédit, qui devrait être alignée davantage sur la croissance économique nominale. Pour information, la croissance du crédit a dépassé la croissance économique de 4 points de pourcentage en moyenne sur les quinze dernières années. La conséquence logique est que la croissance économique va ralentir. Le dernier plan quinquennal, présenté en mars, contient des propositions ambitieuses visant à faire de la Chine un leader de l’innovation. Ce pays veut aussi réduire sa dépendance aux technologies étrangères, et donc devenir plus autonome. Cette politique pourrait bien provoquer de nouvelles tensions avec les États-Unis. Une augmentation rapide de la productivité est essentielle pour la Chine, surtout dans le contexte du vieillissement démographique. L’heure est aux réjouissances. Après les cérémonies de 1981, 1991, 2001 et 2011, le Parti Communiste Chinois (PCC) organisera un congrès général le 1er juillet pour fêter son centième anniversaire. En 2011 par exemple, le secrétaire général du Parti de l’époque, Hu Jintao, a prononcé un discours consacré aux triomphes du Parti depuis 1921. Dans ce discours, il rappelait notamment l’objectif de faire de la Chine une « société modérément prospère » d’ici à 2021, et un « pays socialiste moderne » d’ici à 2049 (centième anniversaire de la République populaire de Chine). Plus important encore que le centenaire, le « roulement » des dirigeants politiques commencera en 2022 au niveau local et aboutira ensuite au 20e Congrès national du Parti.
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