Monthly House View
03.10.20254 min
Monthly House View octobre 2025 - Allocation : une forte conviction pour les marchés émergents
Au cours de l'été, les marchés actions ont bénéficié de plusieurs développements favorables : le Symposium de Jackson Hole a signalé un pivot vers une politique monétaire plus accommodante outre-Atlantique, les tensions tarifaires se sont atténuées, et une solide saison de résultats aux États-Unis a mis en évidence la résilience et le leadership en matière de croissance, en particulier dans le secteur technologique. Ces facteurs ont collectivement créé un environnement plus constructif pour les actions, bien que des incertitudes persistent.
Actions américaines : entre leadership technologique et prudence
Elles restent un pilier de notre allocation. Une croissance économique résiliente, un ton plus conciliant de la Fed, l'initiative "Grande et belle loi", de solides performances de résultats et une dynamique continue dans le domaine de l'IA soutiennent cette position. Cependant, des valorisations élevées appellent à la prudence. Nous privilégions d'attendre des points d'entrée plus attractifs avant de redéployer des capitaux, tout en couvrant le risque de change lié au dollar américain. D'un point de vue stylistique, nous adoptons une approche "barbell" : en combinant des investissements dans les leaders de l'IA avec des fondamentaux solides et une forte croissance, et des entreprises de petite à moyenne capitalisation qui devraient bénéficier des réductions fiscales et des baisses de taux.
Actions européennes : neutralité stratégique face aux incertitudes
Pendant ce temps, nous sommes passés d'une position positive à neutre sur les actions européennes. Bien que les stimuli fiscaux et les baisses de taux offrent un soutien à moyen terme, en particulier pour le segment Value et les petites et moyennes capitalisations, plusieurs vents contraires limitent la visibilité. Les prévisions de croissance des bénéfices pour 2025 ont été révisées de +8 % à -1 %, en partie à cause de l'impact d'un dollar affaibli. Ainsi, une grande partie de la performance depuis le début de l'année provient de la revalorisation des multiples plutôt que de la croissance des bénéfices. Les risques politiques croissants dans des régions clés comme la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni pèsent également sur les perspectives.
Marchés émergents : une conviction clé
Les marchés émergents restent une conviction clé dans nos portefeuilles. Un dollar américain plus faible, des baisses de taux et des valorisations relatives attractives constituent un contexte favorable. Dans cet univers, nous privilégions particulièrement l'Asie, en particulier la Chine, où les opportunités couvrent à la fois les actions technologiques et les secteurs domestiques. Ces derniers devraient bénéficier des mesures anti-involution en cours et de stimuli fiscaux supplémentaires, faisant de la région une option attrayante pour diversifier les portefeuilles.
Obligations : sélectivité et prudence
Nous restons prudents face au risque de duration. Les obligations d'État ne sont plus considérées comme des outils efficaces de diversification de portefeuille, et les maturités longues sont de plus en plus exposées aux risques fiscaux et à la détérioration des finances publiques dans les marchés développés. Dans la zone euro, l'instabilité politique et les réformes en cours -- comme la réforme des retraites aux Pays-Bas -- affaiblissent davantage les perspectives pour cette classe d'actifs. Ainsi, en l'absence de craintes immédiates de récession dans la région, nous privilégions un positionnement sur le segment court de la courbe, qui offre une volatilité plus faible et de meilleurs rendements ajustés au risque.
Nous maintenons notre préférence pour les marchés du crédit, en particulier le crédit en euros, où les fondamentaux des entreprises restent solides. Malgré des spreads serrés, les rendements demeurent attractifs, notamment dans un contexte de faibles rendements attendus pour les instruments monétaires.
Nous devenons plus constructifs sur la dette locale des marchés émergents, soutenue par une combinaison de facteurs macroéconomiques favorables. La reprise attendue des baisses de taux par la Fed, couplée à un affaiblissement du dollar, crée un environnement favorable pour cette classe d'actifs. Nous avons décidé d'introduire cette classe d'actifs dans les portefeuilles en euros également. Ce choix stratégique améliore non seulement la diversification des devises, mais permet également de tirer parti du portage attractif actuellement offert par la dette locale des marchés émergents.
Devises : l'euro en ascension, le yen en couverture
Nous conservons une perspective haussière sur l'EUR/USD, avec un objectif à 1,20 d'ici la fin de l'année et à 1,23 l'année prochaine, avec un potentiel de 1,25 si les réformes structurelles dans la zone euro progressent de manière significative. La dépréciation du dollar américain se poursuit dans un contexte d'anticipations de baisses de taux par la Fed et d'une diminution de son attrait en tant que valeur refuge. L'or reste également en tendance haussière, sortant d'une phase de consolidation pour reprendre son mouvement à la hausse.
L'EUR/CHF devrait rester dans une fourchette étroite, la Banque nationale suisse (BNS) étant susceptible d'intervenir autour de 0,92 pour contrer les risques de déflation et protéger les exportateurs. Nous adoptons une vision légèrement positive sur le yuan par rapport au dollar américain, soutenue par une amélioration de la dynamique économique chinoise et la réduction des différentiels de taux d'intérêt.
Le yen est préféré au franc suisse comme couverture de portefeuille, étant significativement sous-évalué par rapport aux principales devises, avec des hausses de taux par la Banque du Japon à l'horizon.
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dans la dernière édition de notre Monthly House View.
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