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Secteur automobile : la transition écologique

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
Avec l’Accord de Paris en 2015 qui engage ses signataires – entre autres - à contenir à long terme l’élévation de la température de la planète nettement en dessous de 2 degrés par rapport au niveau préindustriel, l’Europe se veut à la pointe de la transition écologique. Et c’est dans ce cadre que la Commission actuelle a fait du Green Deal un point d’agenda politique très important. L’Europe s’y engage à la neutralité carbone pour 2050 (la neutralité carbone, c’est 0 émission de GES ou gaz à émissions d’effet de serre).

Objectifs contraignants

Reste à voir quelles seront les conséquences pour le secteur automobile. D’abord, tirons un constat : le transport (inclus l’aviation) représente 25 % des émissions de gaz à effet de serre. Parmi celui-ci, la voiture représente 12 % des émissions de dioxyde de carbone, le plus important GES. Mais le « hic », c’est que ces objectifs deviennent de plus en plus contraignants avec des dates butoirs 2025 et 2030 jusqu’à arriver au fameux « véhicule propre ».

Batteries

Il semble que l’Europe ait fait le choix du véhicule électrique – et en particulier la voiture électrique à batterie (VEB) - comme façon d’arriver à respecter ces contraintes. Et même si, la VEB ne fait pas nécessairement consensus (pour des raisons de coût, de temps de chargement, d’autonomie). Raison pour laquelle, on parle davantage de la technologie liée à l’hydrogène (la voiture à pile à combustible), mais c’est une solution qui s’imposera plutôt pour les camions.

Interdiction thermique

Autre facteur impactant pour l’industrie : beaucoup de pays (dont les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni et la France) prévoient d’interdire la commercialisation de voitures thermiques neuves entre 2025 et 2040. Et comme nous sommes tous interdépendants, ces objectifs pourraient soient être repris et/ou adaptés partout dans le monde. En Chine, la conscience environnementale grandit, elle pousse les autorités à devenir de plus en plus ambitieuses en matière de transition écologique. L’Europe est donc à la pointe de la transition écologique. Pour l’instant, les prévisions sont que pour 2050, 80 % des voitures vendues dans le monde devraient être des voitures électriques à batterie.

Impact boursier

Reste à voir la signification de cette transition écologique pour les entreprises cotées. Rappelons que le rôle de la bourse est d’anticiper. Prenons l’exemple de Tesla : sa capitalisation boursière a explosé. Elle est évaluée aujourd’hui entre 200 et 250 milliards d’euros. Soit encore, un cinquième de la capitalisation boursière du secteur automobile mondial. Autrement dit, que nous dit le marché en ce moment ? C’est qu’il y aura davantage de voitures électriques et que Tesla aura une part de marché de 20 % ! Mais est-ce réaliste ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, en Europe, peu d’entreprises répondent à cet objectif. Il faut hélas s’attendre à une période de perte de profits entre aujourd’hui et les années 2023-24-25 avec sans doute, une accélération après ces années.
Nous sommes en pleine période de transition. Le secteur automobile est en attente de ces grands changements et c’est ce qui explique sa valorisation actuelle.

En 2050, 80 % des voitures vendues dans le monde devraient être des voitures électriques à batterie.

Retrouvez les autresépisodesde cette série consacrée aux enjeux du secteur automobile :
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