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2024 sous le signe de l'assouplissement monétaire

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
Pour ce début d’année, Jérôme van der Bruggen, responsable de la stratégie d’investissement de la banque Degroof Petercam nous donne sa vision. Optimiste mais avec prudence.

En ce début d’année 2024, le mot ralentissement est l’un des mots qui ont le vent en poupe auprès des économistes et des dirigeants d’entreprises ?

Exact. Je crois que si on veut décrire l'état de l'économie mondiale, pour l'instant, on peut prendre une image assez simple, celle d'un bateau piloté par les banques centrales . L'objectif, bien sûr, c'est de faire avancer ce bateau. Comme vous le savez, les banques centrales ont été obligées à partir de 2022, pour freiner l'inflation, de faire reculer le navire en augmentant les taux d'intérêt. Pour l'instant, ce bateau est en train de reculer sur son ère et donc nous sommes dans une phase de ralentissement de l'économie mondiale. L'effet positif de ce ralentissement, c'est que l'inflation a été domptée, entre autres aux Etats-Unis. Pour l'illustrer, nous sommes passé d’un taux d’inflation de 9 % à 3 %. Autrement dit, cette politique de ralentissement a bien fonctionné. Mais pour l'instant, le constat, c'est le ralentissement économique mondial.

Peut-on imaginer qu’en raison des multiples tensions géopolitiques qui ont lieu en ce moment, nous allons assister à retour de l'inflation ?

Les tensions politiques sont toujours là, elles sont même particulièrement fortes pour l'instant. Notamment dans deux endroits névralgiques pour l'approvisionnement énergétique du monde occidental. Avec des tensions en Ukraine qui ont déjà impacté l'approvisionnement en gaz de l'Europe. N’oublions pas que l’Europe a été obligée de trouver d'autres solutions alternatives souvent plus chères et puis, il y a les tensions actuelles au Moyen-Orient qui, si elles devaient s'accélérer, pourraient mener à une flambée du prix du pétrole.Mais notre scénario, c'est que les efforts diplomatiques américains permettront de contenir ce genre de dérapage.

Pensez-vous qu’il y encore de la marge pour d’autres augmentations en Bourse en 2024 ?

Pour reprendre l’image : les banques centrales qui pilotent ce bateau vont devoir redonner un coup d’accélérateur si elles veulent éviter que le bateau ne heurte quelque chose en reculant. Le rendement obligataire sur l’indice qui regroupe les émetteurs souverains en euro est autour de 2,7 % ; un peu au-dessus de sa moyenne des vingt-cinq dernières années. Il n’y a pas de raison que ce rendement ne passe pas sous ce seuilsi les banques baissent les taux. Il y a donc encore de la marge.

Comment positionnez-vous les portefeuilles des clients gérés par la banque ?

L’année 2024 sera sous le signe de l’assouplissement monétaire et, en général, les actions et les obligations performent bien dans un tel contexte. Au niveau positionnement, nous prônons donc un équilibre dans les portefeuilles entre le positionnement obligataire et le positionnement en actions.Pour ceux qui veulent prendre un peu plus de risque, nous mettons pour l’instant l’accent sur les opportunités en obligations dans des marchés comme la dette émergente ou le High Yield. Les rendements attendus et les primes de risque y sont encore suffisamment élevés.
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