Banques centrales : vers un retrait des aides monétaires
Les principales banques centrales ont tenu leur réunion de politique monétaire en décembre. Lors de la réunion du FOMC de mi-décembre, La Fed a doublé le rythme auquel elle réduit ses achats d'actifs et a modifié ses projections économiques. La Fed a abandonné le langage décrivant l'inflation comme largement transitoire, notant à la place que les problèmes d'approvisionnement et de réouverture "ont continué à contribuer" à une inflation élevée. La Fed prévoit désormais une inflation de base à 2,7 % en 2022, contre une projection précédente de 2,3 %. De plus, selon la Fed, cette mesure d’inflation devrait rester supérieure à 2 % en 2023 et 2024. Par ailleurs, la Fed pense que le taux de chômage baissera à 3,5 % fin 2022, contre une estimation précédente à fin 2023. Reflétant l'inflation élevée et l'amélioration plus rapide des conditions du marché du travail, la projection médiane des taux pour 2022 est passée de zéro à une hausse de taux, à trois hausses de taux. Cette même projection médiane table sur un taux directeur de 2,1 % en 2024.
La déclaration de la Banque centrale européenne confirme qu’elle mettra fin à ses achats nets d'actifs dans le cadre du programme d’achat pandémique (« PEPP ») en mars 2022. Mais, comme prévu, la BCE s'est engagée à intensifier simultanément les achats réguliers dans le cadre de l’APP (« Asset Purchase Program »). Il s'agit toutefois d'une réduction importante du soutien monétaire. Et l'engagement de réduire ultérieurement l'APP jusqu'à 20 milliards d'euros par mois est un peu plus agressif que ce que les marchés avaient anticipé. Le changement le plus frappant concerne la prévision d'inflation pour 2022, qui a presque doublé, passant de 1,7 % dans les prévisions de septembre à 3,2 % en décembre. Mais l'augmentation la plus importante concerne la prévision d’inflation à la fin de "l'horizon de projection". Elle est passée de 1,5 % en 2023 dans les prévisions de septembre à une prévision d'inflation de 1,8 % en 2024. Enfin, la Banque Centrale d’Angleterre et celle de Norvège ont augmenté leur taux directeur en décembre en réponse à la hausse de l’inflation.