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Van Eyck : de l’adoration à la protection du patrimoine

Art Advisory Team - Art Advisory Manager
Après une restauration de plus de sept ans, l’Agneau mystique de Jan van Eyck retrouve son éclat et sa place au MSK à Gand. Un patrimoine soigneusement protégé puisque six siècles plus tard, il nous est possible de redécouvrir cette œuvre mythique. Un événement incontournable auquel Degroof Petercam se devait de s’associer.
Nous sommes en 1432, les frères van Eyck, Hubert et Jan, son frère aîné, achèvent ce chef-d’œuvre. Une œuvre exceptionnelle commandée par Joss Vijd et son épouse Elisabeth Borluut. Jan van Eyck est peintre à la cour du duc de Bourgogne Philippe le Bon (1396-1467). Le duc et sa cour adorent s’entourer des meilleurs artistes. Les villes de Gand et de Bruges prospéraient grâce au commerce et les bourgeois, les riches marchands et les hommes politiques prennent exemple sur le faste et la magnificence de la cour, et deviennent à leur tour amateurs d’art et de produits de luxe. Tel est l’environnement créatif, entre cour et ville, entre art et artisanat, dans lequel Jan van Eyck travaille et reçoit ses commandes.

Un sens aigu de l’observation

Van Eyck possède un regard avec un sens du détail et des perspectives qui surpassent ses contemporains, c’est une véritable révolution optique. Il a une maîtrise, une technique, une connaissance scientifiques et un sens incroyable de l’observation. On peut facilement dire qu’ il élève la peinture à l’huile vers des sommets jamais atteints et apporte un coup de neuf à la peinture occidentale
Jamais auparavant un peintre n’avait rendu la réalité aussi précise, avec des portraits presque aussi réalistes que des photos ; où il ne manque aux personnages que le souffle. Les paysages, les villes, les horizons sont animés de détails qui nous apportent une richesse documentaire inégalée.

Une « nouvelle conception de l’art »

Le célébrissime retable de l’Adoration de l’Agneau mystique n’échappe évidemment pas à cette révolution. Ce retable représente une « nouvelle conception de l'art », dans laquelle l'idéalisation de la tradition médiévale cède la place à une observation rigoureuse de la nature. Pour le découvrir, il faudra se rendre à la fois à l’exposition du Museum of Fine Arts Ghent (MSK), mais également dans la cathédrale Saint-Bavon au centre-ville de Gand.
C’est une très belle histoire de patrimoine familial en somme, celui du talent, de l’imagination, de la création, du mécénat et de la pérennité. Une histoire de protection du patrimoine également, puisque six siècles plus tard, il nous est possible de redécouvrir cette œuvre.

Une œuvre historique

Mais la traversée de ces époques ne s’est pas faite sans obstacles : il a fallu le protéger des guerres, des incendies, il a déménagé plusieurs fois ; il y a eu des vols de deux de ses panneaux en 1934 on a retrouvé celui de « St Jean Baptiste ». En revanche, celui des « Juges intègres » reste introuvable. Albert Camus nous raconte même dans « La Chute » une partie de cette histoire. Sans oublier la Seconde guerre mondiale ou la brigade des « Monument Men » a permis de sauver l’œuvre en 1945. On raconte que le retable est accueilli comme un roi par la population gantoise en extase, qui lui témoigne son respect en formant une haie d’honneur. L’histoire incroyable des Monuments Men, ce commando américain de l’art dont la mission consistait à restituer les œuvres d’art volées pendant la guerre, a été adaptée en film. Et les premières scènes de ce film, « The Monuments Men », se déroulent dans la Cathédrale Saint-Bavon à Gand.

Un événement incontournable

Aujourd’hui, après une restauration de plus de sept ans, l’œuvre retrouve son éclat et sa place. C’est donc une exposition exceptionnelle qui s’ouvre à Gand jusqu’à fin avril 2020 : « une révolution optique ». Seule une vingtaine d’œuvres du Maître flamand van Eyck sont conservées à travers le monde et pour l’occasion à titre vraiment exceptionnel, au moins la moitié d’entre elles sont présentes au Museum of Fine Arts Ghent (MSK). Un évènement incontournable, véritable tour de force qui rendra l’univers de van Eyck et son regard révolutionnaire plus tangibles que jamais.

Une expérience unique

L’exposition s’articule autour des volets extérieurs restaurés de «L’Adoration de l’Agneau mystique» et quelques autres œuvres de van Eyck. Des œuvres à caractère religieux, des esquisses, des portraits qui sont mis en perspective aux côté d’œuvres de ses contemporains originaires d’Allemagne, d’Espagne, de France, et d’Italie. Des artistes qui eux aussi fréquentaient les cours et reçurent des commandes de toutes parts. L’exposition fait ressortir les points de convergence et de divergence entre ces artistes et veut déclencher chez chacun un émerveillement comparable à ce que les contemporains de van Eyck ont dû ressentir en voyant pour la première fois son art : une expérience unique dans une vie. L’exposition présente environ 80 œuvres au total de la fin du Moyen Âge ainsi que des copies ou interprétations plus tardives. Peinture, art miniature, sculpture et dessins sont placés côte à côte pour faire revivre l’univers médiéval de van Eyck. Pour cela, le MSK collabore étroitement avec des partenaires (inter)nationaux.
Degroof Petercam a tenu à être présent à cet événement pour plusieurs raisons. La première, et la plus importante est sûrement l’aspect patrimoine historique national dans l’une de nos plus belles villes de Flandres. Par ailleurs, depuis plus de 150 ans, nous sommes investis dans l’idée même de protéger ce que chacun a de plus précieux à travers des générations. Enfin, certainement, l’idée de partager avec chacun le plaisir de la (re)découverte de cette œuvre et celui de l’émotion devant un tel chef-d’œuvre de l’art mondial.
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