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Entreprendre, les pieds sur terre

Silvia Steisel - Managing Director of Degroof Petercam Foundation
Ils ont opté pour des carrières « vertes », troqué le bureau pour le plein air et visent l’impact environnemental comme principal critère de succès de leurs entreprises. Nous vous présentons deux parcours d’entrepreneurs innovant pour notre bien commun. Portraits.

Une start-up environnementale

Créer 1000 hectares additionnels de forêt d’ici 2025, c’est le pari de Dajo Hermans, Frank Missoul et de Dirk Coucke, cofondateurs de Forest Forward, une start-up environnementale lancée en 2020.
Ces 3 entrepreneurs, après des expériences variées dans le secteur privé et plusieurs aventures entrepreneuriales, se regroupent autour d’un sujet qui les porte tous : l’environnement et la biodiversité qui les préoccupe, essentiellement en Flandre. En réponse à cela, ils lancent un système innovant de création de forêts d’entreprise, en repérant des terres disponibles ou agricoles ayant un bon potentiel à transformer en terres forestières. Pour les entreprises à la recherche d’un projet environnemental qui ne soit pas du « greenwashing », quoi de plus concret que la création d’une forêt ? Et cela, non pas de l’autre côté de la planète mais proche de son environnement, de ses collaborateurs et de ses partenaires locaux. Sachant qu’un hectare de forêt mature capte 11 à 30 tonnes de C02, ce qui correspond aux émissions de 4 à 10 voitures de société, c’est une réponse cohérente et qui a de la valeur pour une entreprise, comme le précise Dajo Hermans.

Rien qu’en Flandre, nous espérons créer 1000 hectares additionnels de forêt d’ici 2025.

Sensibiliser et créer du lien

Forest Forward s’occupe de tous les aspects pratique et administratifs, du repérage du terrain, des demandes de permis, du modèle de rémunération proposé au agriculteurs propriétaires de terres converties en forêt, de la sélection des essences, la plantation et l’entretien et même jusqu’à l’aspect communication et relations publiques locales. Bien que jeune, Forest Forward peut compter sur 25 ans d’expertise de Dirk Coucke, ingénieur agronome et entrepreneur en gestion environnementale.
Leurs clients sont des entreprises de toute taille, des organisations privées ou publiques désireuses d’avoir une empreinte environnementale positive et fédératrice. Comme l’explique Frank Missoul, l’objectif n’est pas uniquement de planter des arbres mais essentiellement de sensibiliser au sujet de la lutte contre le réchauffement climatique au travers d’un projet tangible et local. La forêt peut aussi devenir un lieu de rencontre, de lien entre les employés qui peuvent s’impliquer dans la plantation et la gestion.
Si la forêt capte le C02 et nous libère de l’oxygène, elle a le pouvoir également de capter notre imaginaire. Quelle opportunité pour une entreprise d’y associer son histoire ! confie Frank, autant les pieds sur terre qu’envoûté par le pouvoir des arbres.
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Dajo Hermans, Frank Missoul et de Dirk Coucke, cofondateurs de Forest Forward
Le saviez-vous ?
  • Les forêts abritent environ 80 % de la biodiversité terrestre du monde, avec plus de 60 000 espèces d'arbres.
  • Plus d'un milliard de personnes dépendent directement des forêts pour leur alimentation, leur logement, leur énergie, leurs médicaments et leurs revenus.
  • Le monde perd 10 millions d’hectares de forêt – environ la taille de l’Islande – chaque année.
  • La dégradation des terres affecte près de 2 milliards d’hectares, une superficie plus grande que l’Amérique du Sud.
Source: Forum des Nations Unies sur les forêts, 21 mars 2021

Une agriculture respectueuse des sols, des écosystèmes et des hommes.

Accompagner 50 fermes wallonnes en transition agroécologique: une ambition que s’est donnée Clotilde de Montpellier, fondatrice de l’association « Farm for Good ». Géographe de formation, Clotilde travaille depuis de nombreuses années sur les questions de transition écologique des territoires ruraux. Elle s’est lancée dans le secteur agricole lors de son doctorat qu’elle a mené sous forme de recherche-action participative à l’Université de Namur et dans sa propre ferme.
Elle fait très tôt le constat de la réelle volonté des agriculteurs d’entreprendre une transition vers une agriculture régénérative avec des filières relocalisées, mais des nombreux verrous les enferment dans un modèle traditionnel et les empêchent d’avancer.
Après 4 années d’expérimentation riche en essais-erreurs, elle réussit au fil de ses rencontres à trouver les ressources pour cofonder avec 3 entrepreneurs aguerris (Harold Mechelynck, Jean-Didier Boucau et Noémie Laumont) et 3 autres agriculteurs, le projet Farm For Good.

Accompagner 50 fermes wallonnes en polycultures et/ou élevage, soit 3000 ha de terres vers une agriculture Bio et Régénérative d’ici 2025

Faciliter la transition agroécologique

Farm For Good est un réseau de fermes en action qui entreprennent leur transition agroécologique, et qui se rencontrent sur leurs envies de :
  • travailler des sols vivants
  • maximiser la biodiversité par un maillage écologique densifié
  • stocker du carbone pour mitiger les effets du changements climatique
  • produire des aliments de qualité vendus localement
  • ëtre rémunéré correctement et ré-enchanter le métier auprès des jeunes générations
L’équipe Farm For Good vise ainsi à faire sauter les verrous et obstacles à la transition agroécologique : sortir du modèle standard entouré et rassuré, construire une vision globale en s’appuyant sur des chiffres de rentabilité, s’approprier de nouvelles connaissances agronomiques pour contrôler ses coûts de production, développer de nouvelles filières locales, retrouver une autonomie financière,… vers de la résilience et de l’impact.
FarmForGood a mis en place un collectif d’experts agronomes reconnus et engagés et, avec leur aide, organise pour chacune des fermes un plan d’action chiffré, phasé et cartographié sur 5 ans, afin d’engager la transition en minimisant les risques. Une fois engagées dans ce plan d’action, les fermes peuvent bénéficier du service d’un business developper qui crée des filières grâce au label « Farm for Good » et a accès aux conseils d’experts afin de renforcer ces compétences. Un bilan financier couplé à un bilan d’impact – carbone notamment est effectué chaque année. Les fermes engagées servant ensuite de modèle aux suivantes.
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Clotilde de Montpellier, fondatrice de l’association Farm for Good

Levée de fonds

Aujourd’hui, dix premières fermes dans le Condroz sont engagées dans l’aventure. Une collaboration avec le monde académique travaille à la mise en place des indicateurs d’impact (environnemental, économique et social) pour chaque ferme afin de mesurer les impacts. En sus, il y a une recherche active de partenaires industriels engagés, prêts à développer avec eux des filières alimentaires bio, régénératives, locales et avec une rémunération pour l’agriculteur.
Pour être à même de réussir leur phase d’amorçage et leurs premiers résultats d’impact, Farm for Good lance aujourd’hui une démarche de levée de fonds philanthropiques pour financer la première phase de « création-innovation ». Si le projet a été structuré sous forme d’une asbl pour son démarrage, il a bien une visée économique et entrepreneuriale afin de le rendre autosupporté le plus rapidement possible.
Convaincue qu’il soit possible de concrétiser la transition agroécologique d’une ferme en la rendant également plus rentable, en relocalisant l’alimentation et en ramenant la valeur ajoutée chez l’agriculteur, Clotilde et son équipe mènent cette démonstration avec ambition. Attendez-vous à découvrir les productions « Farm for Good » prochainement !
Le saviez-vous ?
  • La Wallonie perd chaque semaine une quarantaine d'exploitations
  • Seule 1 ferme sur 5 a un repreneur
  • Age moyen des agriculteurs: +-50 ans
  • 1 ha sur 9 est labellisé BIO
  • Les parts de marché du bio en Belgique atteignaient 3,4% en 2019. En Wallonie, cette part de marché atteint même 4,9%, soit plus du triple comparé à 2009.
Source: Biowallonie asbl
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