Dans ce contexte, des organisations internationales ont déjà préconisé la modernisation de l’infrastructure belge, la résolution du problème des embouteillages et la fin des perturbations du marché de nature fiscale telles que les voitures de société (voir https://blog.degroofpetercam.com/fr/economie/1672/cash-for-cars-embouteillage-belgique-problemes-de-mobilite).
Le deuxième domaine ne sera pas une sinécure non plus pour l’économie belge. En 2015, notre pays utilisait 8% d’énergies renouvelables, alors que son objectif pour 2020 est fixé à 13%. La Wallonie est en tête, avec une part de près de 10%, tandis que la Flandre et Bruxelles réalisent respectivement des scores de 6% et 2%. La sortie du nucléaire, en particulier, s’annonce difficile, puisque l’énergie nucléaire représente actuellement près de la moitié de l’énergie produite en Belgique. Des investissements considérables seront par conséquent nécessaires dans les décennies à venir afin de répondre à la future demande en électricité. Le Bureau fédéral du Plan estime que 1.100 mégawatts de capacité nouvelle devront être installés chaque année d’ici 2050. Le mix énergétique doit évoluer vers plus de durabilité, avec environ la moitié de la consommation couverte par des unités renouvelables (hydroélectricité, énergie solaire et énergie éolienne), tandis que l’autre moitié sera assurée par des centrales classiques au gaz naturel. Enfin, la Belgique reste toujours en deçà de son objectif en matière d’efficacité nergétique. En revanche, des améliorations considérables sont enregistrées dans le secteur de la construction par exemple. L’objectif sera de ce fait réalisé, éventuellement avec quelques années de retard. En résumé, les risques de voir la Belgique rater au moins un des trois objectifs 2020 sont réels.
Investissements verts
Bien entendu, les prestations sans éclat de la politique énergétique et climatique ne sont pas imputables à la politique de l’actuel gouvernement, mais bien la conséquence de choix antérieurs. Par ailleurs, la plupart des investissements dans l’infrastructure, les capacités de production, etc., qui verront le jour à brève échéance seront toujours présents en 2030 (et après), compte tenu de la longueur de leurs cycles d’investissement. La politique doit, en d’autres termes, être revue en profondeur dès aujourd’hui si nous voulons réaliser nos objectifs climatiques à plus long terme.
Enfin, il convient d’observer que la réalisation des objectifs énergétiques et climatiques imposés par l’Europe ne signifie pas nécessairement que l’économie belge est durable. Il faut donc se réjouir que la Belgique ose aller plus loin que les exigences légales et les normes internationales sur certains plans. La gestion des déchets, le recyclage et les matériaux de pointe en sont des exemples. La Belgique bénéficie d’une excellente réputation internationale dans ces domaines et les investissements dans ces secteurs doivent évidemment être stimulés.
Conclusion
La politique climatique et énergétique de la Belgique ne figure pas dans le peloton de tête au niveau européen. Les émissions de gaz à effet de serre et les problèmes de pollution de l’air, en particulier, semblent pénaliser notre pays. En outre, la sortie du nucléaire promet de ne pas être une partie de plaisir. Les parcs éoliens de la mer du Nord ne peuvent sans doute résoudre qu’une partie de l’équation. Enfin, on peut s’interroger sur la durabilité d’une politique énergétique belge fragmentée, confiée à pas moins de quatre ministres compétents.