Marchés obligataires
Le rendement des obligations américaines à 10 ans atteignait encore 3,25 % au milieu du mois, le niveau le plus élevé en sept ans. Cette hausse est due à toute une série de chiffres économiques solides ainsi qu’aux déclarations du président de la banque centrale Jerome Powell, synonymes de resserrement pour le marché. En raison de la correction sur les marchés des actions, le rendement est retombé à 3,10 % à la fin du mois. En Europe, le rendement allemand a suivi un modèle similaire, en atteignant d’abord le niveau de 0,55 % pour redescendre ensuite à 0,35 %. Les spreads des pays périphériques ont augmenté, dans une mesure restreinte pour l’Espagne et le Portugal (10 à 15 points de base) et considérablement plus pour l’Italie (40 points de base). Tout ceci est bien sûr lié au budget italien pour 2019 qui continue de provoquer des remous. La Commission européenne (CE) a rejeté le projet de budget du gouvernement italien. C’est la première fois de son histoire que l’institution prend une telle décision. Avec l’augmentation prévue du déficit budgétaire à 2,4 %, le gouvernement actuel ignore l’objectif du précédent, de réduire le déficit. Par ailleurs, la CE s'inquiète des perspectives de croissance trop optimistes du gouvernement italien. Au final, le déficit pourrait donc avoisiner les 3 % et l’allègement de la dette (130 % du PIB) ne serait plus d’actualité. Le gouvernement italien doit présenter pour le 13 novembre au plus tard une nouvelle version de son budget, mais si l’on en croit les commentaires en provenance d’Italie, il ne faut pas s’attendre à de grandes modifications. En attendant, les agences de notation Moody’s et S&P ont adapté leur évaluation de la solvabilité de l’Italie. Moody’s a ainsi abaissé sa note d’un cran à Baa3, le niveau le plus bas de la catégorie « investment grade », avec perspectives stables. S&P a quant à elle maintenu son rating à BBB, l’avant-dernier niveau de la catégorie « investment grade », mais a fait passer ses perspectives à « négatives ». L’annonce des agences de notation était en grande partie attendue par les marchés. Les obligations d’entreprises ont perdu un peu de terrain, avec à la clé un élargissement des spreads par rapport aux obligations d’État. Mais les spreads n’ont pas dépassé le plafond de cette année qui a été atteint début juillet.