Trois questions sur la crise de l’immigration en Europe
Qu’entend-on par migration ?
Immigrations, étrangers, réfugiés, etc. les différences de définition et de méthode de recensement de la population peuvent varier d’un pays à l’autre. L’utilisation du terme de « crise » s’explique par l’explosion du nombre de demandeurs d’asile en 2015 dans les pays de l’OECD. Soit près de 1,65 million de nouvelles demandes dont 25 % sont Syriens et 16 % Afghans. Cependant, à l’échelle de la population totale, pour la même année, près de 3,3 % de celle-ci vivait hors de son pays de naissance et représentait 245 millions d’immigrants. Les réfugiés représentaient moins de 10 % de ce total.
Quel impact économique ?
Celui-ci est particulièrement complexe à mesurer car il demande de définir le coût de la politique d’immigration, la période relative au temps de calcul, l’apport de main d’œuvre et l’augmentation de la consommation par la présence des immigrés. Cependant, deux impacts sont souvent méconnus.
Tout d’abord, l’importance pour les pays d’origine de l’immigration des revenus envoyés aux familles et aux proches. En effet, pour certaines économies comme le Maroc, les revenus rapatriés au pays sous la forme de versements aux familles, etc. peuvent représenter une contribution importante du PIB du pays, parfois plus du triple de l’aide reçue au développement. Cette ressource clé détermine la politique d’immigration et d’autres politiques liées comme celles du droit de vote aux immigrants, etc.
Ensuite, la surveillance des frontières externes à l’UE a coûté près de 15 milliards d’euros depuis 2000. Les migrants eux-mêmes dépensent près de 13 milliards d’euros pour les franchir. Il s’agit donc de 28 milliards d’euros perdus dans la protection et simultanément la violation de frontières.
Quel enjeu pour la durabilité d’un pays ?
Face à une population en déclin et un ratio de dépendance en hausse, l’immigration peut être une solution au vieillissement de nos populations.