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Monthly Market News

Monthly Market News septembre 2021 – Tendances sur les marchés

Alexandre Gauthy - Economist
Le sentiment des investisseurs s'est détérioré en septembre à cause des inquiétudes autour de l’inflation et de la Chine. Les actions japonaises se sont distinguées favorablement. Le dollar s’est encore renforcé.
Notre expert, Alexandre Gauthy, analyse les tendances sur les marchés en septembre 2021.

Marchés d’actions : nervosité autour de l'inflation et de la Chine

Après sept mois consécutifs de hausse, les bourses se sont repliées en septembre. Les gains réalisés au cours des deux premiers mois du troisième trimestre ont été en grande partie effacés en septembre. Les investisseurs se sont inquiétés de l’apparition de signes indiquant que la hausse de l'inflation pourrait s'avérer plus tenace que prévu initialement. La hausse des prix de l’énergie et les pressions sur les prix provoquées par la persistance des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement pourraient en effet prolonger le caractère « temporaire » de la hausse de l’inflation. La crainte est donc que cela puisse avoir un impact sur la politique monétaire actuellement extrêmement accommodante des banques centrales. Les marchés ont également été mis sous pression à cause des difficultés rencontrées par le promoteur immobilier Evergrande, un acteur majeur en Chine. L'entreprise surendettée risque de faire faillite, alimentant le spectre d’une contagion à d'autres sociétés immobilières et au secteur financier. Les actions japonaises se sont illustrées dans le bon sens, après une forte sous-performance depuis le début de l’année. L'impopulaire Premier ministre Yoshihide Suga a annoncé qu’il ne se présenterait pas aux élections législatives de novembre. Les marchés ont réagi positivement, vu que le LDP devrait pouvoir conserver sa majorité et que les possibles successeurs de Suga sont favorables à une accélération des réformes structurelles et/ou des mesures de relance budgétaires.
Les actions « value » ont fait mieux que les actions de croissance en septembre, tant en Europe qu’aux États-Unis, mais elles n’ont rattrapé qu’une petite partie du retard accumulé depuis le début de l’été. La performance relative des actions « value » coïncide ainsi de nouveau avec la tendance haussière des rendements obligataires.
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Marchés obligataires : les prévisions d'inflation poussent les rendements obligataires à la hausse

Après avoir été poussés à la baisse par les préoccupations autour de la croissance pendant plusieurs mois, les rendements obligataires ont surtout été influencés par les craintes d’inflation en septembre. Le taux à 10 ans américain a ainsi gagné plus de 20 points de base le mois passé, franchissant la barre de 1,5 %. Le taux allemand a suivi la même tendance et a grimpé au-dessus de -0,2 %, niveau qu’il n’avait plus atteint depuis fin juin. Les derniers chiffres de l'inflation ont augmenté en raison d'effets de base, en comparaison avec les chiffres très bas enregistrés pendant la crise du Covid il y a un an. Mais même lorsque ces effets se seront peu à peu dissipés, l’inflation restera probablement un peu plus élevée que prévu en raison des pressions sur les prix dues aux problèmes d’approvisionnement et à la flambée des prix des matières premières et de l’énergie. La montée des taux nominaux allemands s’explique principalement par la hausse du point mort d’inflation (qui reflète les prévisions d’inflation), alors qu’aux États-Unis, elle était principalement due à l’augmentation des taux réels (qui reflètent les attentes en matière de politique monétaire). Les banques centrales s’apprêtent à réduire leurs achats d’obligations dans les prochains mois, tant aux États-Unis qu’en Europe.
Les spreads des obligations d’entreprises se sont fortement contractés, tant pour les obligations de bonne qualité (« investment grade ») que pour les émetteurs à haut rendement. Ils ont ainsi quasiment retrouvé leur plus bas niveau de l'année (qui remonte au mois de mai). Les cours des obligations d’entreprises ont été soutenus par les bons résultats des entreprises au deuxième trimestre. Les bilans des sociétés européennes sont sains.
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Banques centrales : la banque centrale norvégienne relève ses taux

Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a laissé entendre que la banque pourrait commencer à réduire le montant de ses achats d'obligations en novembre (actuellement 120 milliards par mois). Le programme pourrait ainsi prendre fin au milieu de l'année prochaine. Une crise du plafond de la dette pourrait retarder les projets de « tapering » (réduction progressive de la politique d'assouplissement monétaire) de la Fed fin octobre. La nouvelle prévision médiane des gouverneurs de la banque centrale (« dot plot ») montre que le taux directeur pourrait être rehaussé plus tôt que prévu. Les attentes des membres du FOMC par rapport à un possible premier rehaussement des taux en 2022 sont équitablement réparties.
De son côté, la Banque centrale européenne a annoncé qu'elle allait freiner les rachats accélérés d'obligations effectués depuis mars. Les achats dans le cadre du programme PEPP (lancé en raison de la pandémie) devraient retomber à 70 milliards d'euros par mois, contre 80 milliards ces derniers mois. Une décision sur la fin du programme PEPP est attendue en décembre.
La banque centrale norvégienne a, sans surprise, relevé son taux directeur (de 0,25 %). La Norvège est ainsi le premier pays occidental à rehausser ses taux depuis le début de la pandémie.
Au niveau des marchés émergents, plusieurs pays ont également relevé leurs taux. Une décision guidée par la hausse de l’inflation en Amérique latine (Brésil, Paraguay).
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Devises : dollar plus fort, devises émergentes plus faibles

Le dollar s’est encore renforcé en septembre, passant au-dessus de la barre de 1,16 par rapport à l’euro, un niveau inédit depuis plus d’un an. La position plus restrictive que prévu de la Réserve fédérale (« dot plot ») et les incertitudes autour du secteur immobilier chinois ont permis à la devise américaine de gagner du terrain.
La couronne norvégienne s’est appréciée vis-à-vis de l’euro, aidée par la hausse des prix du pétrole et le resserrement de taux de la banque centrale.
Le renforcement du dollar s’est fait au détriment des devises des pays émergents. Le real brésilien a également reculé malgré la hausse des taux, sur fond d’inflation à près de 10 % en août. La livre turque a, quant à elle, particulièrement souffert (plus de -4 % vis-à-vis de l’euro). La banque centrale a abaissé son taux d’intérêt de manière inattendue, malgré une inflation à près de 20 %.
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Matières premières : nette hausse des prix de l'énergie

Les prix de l’énergie ont augmenté le mois dernier. Le baril de Brent a atteint les 80 dollars pour la première fois en près de trois ans. À la reprise de la demande, suite à la réouverture des économies, s’est ajoutée la demande de substitution du secteur de l'électricité maintenant que le prix du gaz a atteint des plafonds en Europe. Cette hausse est due à la perturbation de l’offre en Russie. À l'approche de l'hiver dans l'hémisphère nord, le prix du gaz est aussi poussé à la hausse par des achats spéculatifs.
Les métaux industriels ont connu un mois de septembre mitigé pour diverses raisons. Le minerai de fer destiné à la production d'acier s’est fortement replié en raison du ralentissement attendu de la croissance dans le secteur de la construction après la débâcle d'Evergrande. La volonté du gouvernement chinois de réduire les émissions en diminuant la production d'acier a évidemment aussi joué un rôle. Les métaux comme le palladium et le platine ont également reculé sous l’effet de la contraction de la demande du secteur automobile, qui produit moins en raison des pénuries de semi-conducteurs. Le cuivre et l’aluminium ont bien résisté, ou ont même progressé.
Le prix de l’or a cédé du terrain en septembre en raison de la hausse des rendements obligataires et du renforcement du dollar. Le cours du métal précieux se trouve dans le bas de la fourchette dans laquelle il oscille depuis cet été.
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