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Monthly Market News octobre 2021 – Tendances sur les marchés

Alexandre Gauthy - Economist
Le mois d’octobre fut un mois positif pour les actions. Les indices américains ont enregistré de nouveaux records tandis que les bourses européennes ont effacé leur baisse du mois précédent.
Notre expert, Alexandre Gauthy, analyse les tendances sur les marchés en octobre 2021.

Marchés d’actions : les bons résultats propulsent les marchés américains vers de nouveaux records

Les actions américaines ont progressé en octobre. L’indice S&P500 a totalement effacé sa chute de septembre et a même enregistré sa meilleure performance mensuelle de l'année. Le Dow, le S&P et le Nasdaq Composite ont tous terminé le mois d'octobre à des niveaux records. De plus, tous les secteurs du marché américain ont fini le mois sur une note positive. La consommation discrétionnaire (+13 %) a mené le marché. L'automobile a été fortement stimulée par Tesla (+43,7 %) qui a publié des résultats supérieurs aux attentes et dont la nouvelle concernant l’achat de 100.000 véhicules par Hertz a dopé le sentiment sur le titre. Le secteur de l'énergie a de nouveau enregistré une forte progression mensuelle grâce à la hausse du prix de l’énergie. Au sein du secteur technologique, les logiciels et les semi-conducteurs ont tiré leur épingle du jeu le mois dernier.  Les méga-capitalisations ont également contribué comme par exemple Microsoft, dont le cours s’est apprécié de plus de 17 % en octobre suite à la publication de bons résultats. Les valeurs bancaires ont également surperformé l’indice global. En revanche, les cartes de crédit ont montré une période de faiblesse relative. De même, le secteur industriel a sous-performé, les compagnies aériennes étant le principal frein. Les boissons furent le sous-groupe le plus performant du secteur de la consommation de base. Netflix (+13,1 %) et Alphabet (+10,8 %) ont apporté leur soutien au secteur des services de communication tandis que le cours de l’action Facebook était en retrait. Par style de gestion, les valeurs de croissance ont nettement surperformé les actions dites « value » au cours du mois. Par région, les marchés émergents ont encore une fois sous-performé les actions américaines et européennes au cours du mois dernier.
Le mois d'octobre a été fortement marqué par la saison des résultats du troisième trimestre. Comme prévu, les problèmes dans les chaînes d'approvisionnement, les pressions sur le coût des composants ainsi que les tensions sur le marché du travail ont été évoqués tout au long des conférences téléphoniques des entreprises. Cependant, les entreprises ont attiré l'attention sur la hausse de la demande, qui a contribué à soutenir les marges bénéficiaires face à l'augmentation des coûts. Ainsi, selon les données de FactSet, 56 % des sociétés du S&P 500 avait déjà publié leurs résultats au 29 octobre, et 82 % d’entre elles ont dépassé les estimations de bénéfices du consensus (contre une moyenne de 76 % sur les 5 dernières années). De plus, 75 % d’entre elles ont également dépassé les estimations de chiffre d’affaires (contre une moyenne sur cinq ans de 67%).

Marchés obligataires : légère hausse des taux sans risque

Ce sentiment pro-risque des investisseurs s’est aussi remarqué sur le marché obligataire, où les taux sans risque ont légèrement augmenté au cours du mois. Le taux allemand à 10 ans est passé de -0,20 % à -0,10 %, alors que le taux équivalent américain a atteint 1,70 %, avant de rebaisser quelque peu en fin de mois.  La courbe des rendements du Trésor américain s'est sensiblement aplatie en octobre, reflétant une tendance observée à l'échelle mondiale. Cette évolution s'explique en grande partie par le changement de discours des banques centrales, qui considèrent les pressions inflationnistes comme étant un peu moins "transitoires" qu’initialement estimé. Néanmoins, alors que ce changement s'est manifesté dans de nombreuses déclarations des membres de la Fed le mois dernier, ceux-ci ont également rappelé que la barre pour réduire les achats d'actifs était nettement plus basse que celle pour relever les taux. Tous les segments du marché obligataire européen et américain (les obligations gouvernementales, les obligations d’entreprises et les obligations d’Etat indexées à l’inflation) ont enregistré une performance légèrement négative le mois dernier.

banques centrales : vers le retrait progressif des aides monétaires

La Fed ne s’est pas réunie en octobre. Néanmoins, le compte-rendu de sa réunion de septembre a été publié et indique clairement qu'une réduction de l'assouplissement quantitatif sera annoncée lors de sa réunion de début novembre. Les achats nets de la Fed cesseront probablement à la mi-2022, juste avant la première hausse des taux anticipée par les marchés en septembre 2022. La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés en octobre et a maintenu un rythme d'achats nets d'actifs dans le cadre du PEPP [programme d'achats pandémique d'urgence] légèrement inférieur à celui des deuxième et troisième trimestres de cette année. En effet, la BCE estime que malgré la hausse des rendements obligataires, les conditions de financement restaient favorables dans la zone euro. Lors de la conférence de presse, C. Lagarde a clairement indiqué que les conditions d'une hausse des taux n’étaient pas encore réunies. 
  • La Banque Centrale de la Nouvelle-Zélande a relevé ses taux pour la première fois en sept ans, suivant ainsi le mouvement de la Norvège et de la Corée du Sud. 
  • D’autres banques centrales ont fait part de leur intention de resserrer leur politique monétaire, comme la Banque d’Angleterre par exemple. 
  • La Banque centrale d’Australie a refusé de défendre son objectif de rendement obligataire de 0,10 % sur les obligations à 3 ans de maturité, - un des piliers de son programme d'assouplissement quantitatif -, ce qui a déclenché une hausse violente des taux des obligations souveraines du pays. Le rendement de l'obligation d'État à échéance avril 2024 a ainsi bondi à 0,8 %. 
  • La Banque du Canada a également surpris les investisseurs un peu plus tôt dans le mois en signalant une interruption brusque de son programme d'achat d'obligations. 
  • Au Brésil, la banque centrale a accéléré le rythme du resserrement monétaire en réponse à la hausse importante de l’inflation. Son comité de politique monétaire s'est prononcé à l'unanimité en faveur d'une augmentation de 1,5 % du taux de référence, contre des augmentations de 1 % lors des deux réunions précédentes, portant ainsi le taux de référence Selic à 7,75 %.

Devises : Appréciation des devises liées aux matières premières

En octobre, le dollar est resté fort par rapport à l’euro aux alentours de 1,16. Le billet vert est également resté proche de ses points hauts récents par rapport à la plupart des devises. L’appréciation du dollar (et de l’euro) contre le yen japonais fut plus prononcée, reflétant principalement l’appétit croissant pour le risque des investisseurs. En revanche, le dollar s’est déprécié par rapport à la livre sterling et aux devises des pays producteurs de matières premières telles que la couronne norvégienne, le rouble russe et le dollar canadien. Le bitcoin a enregistré son meilleur mois depuis décembre 2020, progressant de plus de 40 % au total et terminant le mois proche de son sommet historique de 67 000 dollars atteint le 20 octobre.

Matières premières : Le prix de l’énergie poursuit sa hausse

Le prix des matières premières a progressé en octobre d’un peu plus de 5 % mesuré en dollars, tiré à la hausse par le prix de l’énergie. En raison de la crise énergétique mondiale, les prix du charbon et du gaz ont atteint des niveaux records. La demande de pétrole brut a accéléré, les centrales énergétiques ayant la capacité de passer assez rapidement du gaz au pétrole. Le brut WTI a ajouté à la hausse de septembre, augmentant de 11,4 % dans un contexte de hausse du prix de l’énergie. Le gaz naturel européen, dont le cours avait quintuplé depuis le début d’année, a chuté en fin de mois à la suite de nouvelles déclarations de Vladimir Poutine, qui suggérait que la Russie augmentera ses exportations de gaz vers le continent en novembre. Le dirigeant russe a ordonné à Gazprom de se concentrer sur le remplissage de ses sites de stockage européens à partir du 8 novembre. Les métaux industriels et les matières premières agricoles ont progressé d’environ 3 % sur le mois. Enfin, en queue de peloton du complexe des matières premières, l'or a terminé le mois en hausse de seulement 1,5 %.

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