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Monthly Market News

Monthly Market News Juin 2021 – Tendances sur les marchés

Alexandre Gauthy - Economist
La réunion de juin de la Réserve fédérale a eu des conséquences sur les marchés des actions, des obligations et des devises. Les marchés d’actions ont à nouveau clôturé en positif le mois passé.

Marchés d’actions : la Réserve fédérale effraie brièvement les marchés

Les marchés d’actions ont de nouveau connu un mois positif en juin et clôturent ainsi un solide deuxième trimestre et un excellent premier semestre. Ce sont surtout les actions américaines qui se sont bien comportées au cours du mois écoulé, ce qui a été accentué par le renforcement du dollar. La surperformance des États-Unis n’a été réalisée qu’au cours de la seconde moitié du mois et est liée à la meilleure performance des actions de croissance par rapport aux actions value et cycliques. Les premières sont davantage représentées sur la bourse américaine, tandis que les valeurs cycliques dominent les marchés européens.
Les projections de taux de la banque centrale américaine ont cependant provoqué une certaine volatilité en juin. Dans une baisse de courte durée, les investisseurs ont surtout pris des bénéfices sur les actions économiquement sensibles, qui avaient fortement augmenté au cours des derniers mois. Aux États-Unis, les dégâts sont déjà totalement réparés, avec de nouveaux records pour le S&P500 et le Nasdaq. Le dernier record pour le Nasdaq remontait à fin avril. C’est une indication claire que les valeurs de croissance ont une fois de plus pris la tête de la performance du marché.
La taxe minimale globale de 15 % convenue au G7 n’inquiète pour le moment pas les investisseurs. Elle concernerait surtout les plus grosses sociétés internationales. Le chemin vers la mise en œuvre proprement dite est toutefois encore long et l’impact final resterait plutôt limité. Les autres facteurs influençant le sentiment boursier sont l’avancée du variant delta du coronavirus en Europe et le frein que cela pourrait exercer sur la normalisation de l’activité (pour le tourisme par exemple) ; ainsi que la conclusion d’un accord partiel sur un plan d’infrastructures aux États-Unis.
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Tendance des marchés obligataires : une inflation plus élevée, des taux plus bas

En juin, le taux à 10 ans aux États-Unis est passé sous 1,5 % pour la première fois depuis début mars. Pourtant, l’inflation a fortement augmenté aux États-Unis. L’une des explications de l’évolution apparemment contradictoire entre les taux d’intérêt et l’inflation semble être que les craintes d’inflation apparues plus tôt dans l’année se sont déjà apaisées. Les anticipations implicites d’inflation (taux break-even à 10 ans) ont reculé. Les nouvelles prévisions de taux de la Réserve fédérale ont fait grimper les rendements à court terme aux États-Unis, mais le taux à 10 ans a quant à lui reculé. Une éventuelle explication de la baisse des taux longs est qu’une hausse plus rapide des taux d’intérêt freinerait à terme la croissance et l’inflation, ce qui nécessite une plus faible prime de risque pour un placement à long terme.
Les taux allemands ont oscillé autour de -0,2 % en juin, la Banque centrale européenne ayant confirmé sa politique monétaire au cours du mois dernier, notamment l’augmentation du rythme du programme d’achat d’obligations. Après une légère hausse des spreads en mai, les écarts de taux entre les pays du sud de la zone euro et les taux allemands se sont légèrement repliés en juin. Les financements dans le cadre du plan de relance de l’UE peuvent commencer à être versés aux états maintenant que les programmes de dépenses ont été approuvés par la Commission européenne.
Les spreads des obligations d’entreprise (« investment grade » et « high yield ») sont aussi restés relativement stables le mois dernier.
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Banques centrales : avancement des projections de taux de la Fed

Lors de sa réunion de juin, la Réserve fédérale a indiqué qu’elle commençait à réfléchir à la date à laquelle le programme d’achat d’obligations sera démantelé. Le consensus du marché table sur une annonce plus concrète après l’été et un début de démantèlement début 2022. La surprise est venue de l’évolution du « dot plot », c’est-à-dire des attentes des différents membres de la Fed quant à l’évolution future du taux d’intérêt directeur. En juin, la prévision médiane des membres de la Fed laissait entrevoir deux hausses de taux en 2023, contre 0 lors de la réunion de mars. Les membres étaient aussi plus nombreux (7 sur 18 au total contre 4 en mars) à anticiper déjà une première hausse de taux en 2022.
La Banque centrale européenne a laissé sa politique monétaire inchangée. Il est encore trop tôt pour que la banque centrale adopte une politique monétaire plus restrictive. Le programme d’achat d’urgence pandémique court jusqu’en mars 2022. Après cette date, la BCE ne s’est pas encore prononcée sur sa politique d’achat.
La banque centrale norvégienne a maintenu son principal taux directeur à 0 %, mais elle a signalé une première hausse en septembre. La Norges Bank sera ainsi la première banque centrale d’un pays du G10 à relever ses taux depuis le début de la pandémie. Les prévisions de taux de la banque centrale indique qu’elle compte augmenter son taux directeur de 0,25 % à chaque fois au cours des quatre prochains trimestres jusqu’à mi-2022.
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Devises : l’USD plus fort après la réunion de la Fed

Le dollar s’est renforcé par rapport aux principales autres devises en juin. Face à l’euro, le dollar a gagné 3,0 %. La surprise de la Fed a fait augmenter les anticipations de taux (à court terme) du marché, ce qui a soutenu la devise américaine.
La couronne norvégienne est restée relativement inchangée après l’annonce de la banque centrale relative aux taux. Le marché anticipait déjà ces perspectives. Par ailleurs, la hausse du prix du pétrole n’a pas non plus bénéficié la devise.
Les devises des marchés émergents ont affiché une performance mitigée le mois dernier. Elles ont généralement baissé par rapport au dollar plus fort. La baisse du prix des matières premières a été un facteur négatif. L’exception a été le real brésilien qui s’est renforcé après la hausse des taux de 75 points de base par la banque centrale et la perspective de nouvelles hausses de taux avant la fin de l’année afin de contrôler l’inflation.
La volatilité du bitcoin et des autres cryptomonnaies est restée très élevée en juin. Le bitcoin est tombé brièvement sous 30 000 dollars au cours du dernier mois, mais a pu se redresser un peu par la suite. La pression croissante des banques centrales pour une régulation accrue et l’impact environnemental du bitcoin mining ont suscité l’inquiétude des investisseurs.
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Matières premières : les métaux industriels s’affaiblissent, le pétrole poursuit sa hausse

Le baril de Brent a poursuivi sa progression en juin pour atteindre 75 dollars. Cela représente environ 10 % de plus qu’avant la pandémie. La hausse depuis le début de l’année atteint ainsi 45 %. Le mois dernier également, la normalisation de la demande après la pandémie fut le principal moteur. Les négociations entre les États-Unis et l’Iran sur un nouvel accord nucléaire qui lèverait l’embargo sur l’Iran semblent désormais au point mort. Début juillet, l’OPEP+ décidera si l’offre continuera d’être rétablie suite à la réduction de production décidée par l’OPEP+ à l’aube de la pandémie.
Après la hausse des mois précédents, la plupart des métaux industriels ont reculé en juin. Le prix du cuivre, par exemple, a diminué de près de 10 %. Cela peut être attribué au ralentissement de la croissance en Chine et à l’annonce que la Chine envisagerait de mettre sur le marché une partie de ses stocks stratégiques de métaux comme le cuivre, l’aluminium et le zinc afin de contrôler la hausse des prix et de lutter contre la spéculation.
Le cours de l’or s’est fortement replié le mois dernier (-7 %), qui a ainsi été le mois le plus faible en près de 5 ans. La position moins souple de la banque centrale américaine sur ses perspectives de taux a pesé sur le marché. Le dollar un peu plus fort est également un élément négatif pour le prix de l’or.
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