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Macroéconomie et marchés financiers : les constats de la rentrée

Jérôme van der Bruggen - Chief Investment Officer
Politique monétaire, inflation, croissance : tour d’horizon macroéconomique et boursier en ce début de rentrée 2021.
L’un des constats de l’été est que nous ne sommes plus en phase d’accélération (de croissance toujours plus forte). Au contraire, les indicateurs avancés publiés cet été indiquent que la phase d’accélération est derrière nous. Notamment en Chine où la phase de ralentissement est la plus avancée.
Mais attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La croissance ralentit mais elle reste forte. D’ailleurs, nos regards se tournent déjà vers l’environnement économique en 2022 et les prévisions tablent sur une croissance entre 3,5 % et 4,5% dans les pays développés, ce qui est non négligeable.
Par ailleurs, la mise en place des plans de relance en Europe et aux Etats-Unis pourrait être le moteur d’une nouvelle phase dans la reprise. Autrement dit, une phase d’investissement qui pourrait redonner un nouvel essor à la croissance.

Politique monétaire

Sur le plan monétaire, la banque centrale américaine (FED) a clairement indiqué (notamment lors du congrès de Jackson Hole du mois d’août) que la phase suivante de sa politique monétaire serait de réduire la taille de son programme d’achats. Les experts appellent cela le « tapering » dans leur jargon. L’annonce officielle – selon les estimations – serait faite à l’occasion d’un des prochains comités des gouverneurs soit en septembre, soit en novembre soit en décembre 2021. Le consensus table sur le fait que la FED attend simplement que l’on atteigne le pic de la vague actuelle de contamination par le variant delta.
Mais cela étant dit, tout porte à croire que les taux d’intérêt resteront extrêmement bas. La hausse des taux directeurs n’est pas attendue avant 2023. Et même à long terme, l’intention des gouverneurs n’est pas de les rehausser plus haut que 2,5 %. Le loyer de l’argent devrait rester encore bas pour quelques années encore.

Le retour de l’inflation ?

L’inflation était aux abonnés absents ces dernières années. Mais les prix augmentent depuis quelques mois. D’ailleurs, les statistiques publiées cette semaine pour la Belgique illustrent un phénomène mondial.
Plusieurs facteurs sont à l’œuvre, dont beaucoup sont temporaires : c’est le cas des effets de base et des pénuries qui seront résorbées par la phase d’investissement en cours. Nous notons cependant aussi certaines pressions salariales. Un des constats de l’été est que les offres d’emplois ne rencontrent pas si facilement et si rapidement de demandeurs d’emplois. C’est bon pour la croissance des salaires. Pour autant, il nous semble que beaucoup des effets enregistrés en ce moment sont temporaires. La preuve, nous avons dépassé la phase de pression maximale sur nos capacités de production. Le ralentissement mettra un frein naturel à la reprise de l’inflation. Et il n’est pas impossible que les chiffres publiés les prochains mois fassent état d’une inflation plus modérée.

Bourses

Le constat de l’été est simple : les bourses ont bénéficié d’un élan solide. Bien entendu, nous n’oublions pas le fait que nous avons eu deux épisodes de baisse, dont l’un plus prononcé mi-juillet lorsque le S&P500 a perdu 125 points à cause de la progression du variant delta et de son impact possible sur la croissance à très court terme. Mais avec le recul, nous constatons que ces baisses ont été assez facilement résorbées. Selon nous, la peur d’un ralentissement à court terme est compensée par la perspective d’une croissance sous-jacente qui reste solide et les bourses devraient continuer d’être bien orientées.

GAFAM à l’honneur

L’été 2021 a également vu un regain d’intérêt pour les grandes valeurs technologiques de croissance américaines et une moins bonne performance des valeurs plus cycliques. Ce phénomène est lié à ce ralentissement de la croissance à court terme. Pour nous, la phase boursière suivante devrait à nouveau bénéficier aux valeurs plus cycliques. De plus, notre lecture et que les intentions des gouvernements concernant les plans de relance et d’investissement aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis sont sérieuses et qu’un période d’investissements publics et privés se dessine. Si notre lecture est correcte, la période qui vient inaugure une nouvelle phase pour les valeurs cycliques, en particulier les valeurs industrielles, qui bénéficient de ces investissements.

La prudence, mère de la porcelaine

Si la performance des bourses s’est finalement avérée solide cet été, la phase de baisse de mi-juillet a tout de même donné lieu à une remise en cause de la santé de nos économies et de la solidité de la croissance sous-jacente. En d’autres mots, le doute s’est installé auprès de certains investisseurs. Pour notre part, chaque fois que ces baisses surviennent, l’élément qui fortifie notre gestion et nos convictions, c’est notre principe de diversification. Plus les marchés montent, plus la tentation augmente de concentrer les portefeuilles afin de performer encore mieux. Et puis survient une baisse, comme celle de juillet dernier, et nous sommes heureux d’être restés prudents et diversifiés et d’avoir gardé des actifs qui performent bien lorsque la bourse vacille : des obligations et du dollar. La diversification reste donc l’un des maîtres mots qui caractérisent notre gestion.
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