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L’investissement responsable : une éthique. Pas une étiquette.

Ophélie Mortier - Responsible Investment Strategist
L’absence de définition universelle ou de labels reconnus pour les investissements respon¬sables brouille quelque peu la réflexion. D’où des débats, complexes mais passionnants lorsqu’il s’agit de baliser l’approche de l’investissement respon¬sable au sein d’une institution financière telle que Banque Degroof Petercam. Notre vocation est la gestion du patrimoine de nos clients. Nous n’avons ni l’expertise, ni la légitimité pour définir ce qui est éthique ou ce qui ne l’est pas ou quelles sont les meilleures pratiques sur les questions environne¬mentales, sociales ou de gouvernance (ESG). En revanche, nous avons assurément aujourd’hui un devoir de sensibilisation et d’information.

Une double responsabilité

Notre responsabilité envers nos clients est double. D’abord, une responsabilité sociétale et civique. Comme tout acteur économique, nous devons aussi inscrire nos activités et nos services dans une exigence de nature éthique. Quel rôle sociétal une banque comme la nôtre, à la fois institution et employeur, joue-t-elle dans l’économie ? Que faisons-nous avec l’argent qui nous est confié ? La société civile attend de plus en plus de réponses à ces interrogations devenues incontournables. Et le cadre réglementaire le requiert.
Ensuite, une responsabilité fiduciaire qui découle naturellement de notre expertise. Notre rôle comme professionnel consiste à gérer les risques et à tirer parti des opportunités. Dans ce contexte, la recherche analytique dite ESG (qui évalue dans l’allocation d’actifs et dans la sélection des entreprises les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), est intrinsèquement liée à l’investissement responsable. Cette démarche est devenue un outil complémentaire à notre gestion. Nous en avons aussi fait une question de principe.
Nous considérons en effet qu’il est de notre devoir d’intégrer ces différents critères dans toutes nos décisions d’investissement. Il faut savoir que la majorité des modèles de valorisation des actifs ont été développés au siècle dernier. Or, les changements fondamentaux auxquels nous assistons – qu’ils soient technologiques, environnementaux, ou autres – ont rendu ces modèles incomplets et parfois caducs. En effet, les actifs intangibles (la réputation des entreprises, les risques de sécurité informatique, le piratage de brevets, etc.), qui sont des facteurs de plus en plus importants ne sont que partiellement reflétés par ces modèles de valorisation.

Choisir et s’adapter

Le degré d’impact de ce type de facteurs sur la composition d’un portefeuille dépend aussi de la volonté de l’investisseur. Si ce dernier considère que l’investissement en vaut la peine en termes de rendement, c’est lui qui décidera de l’intégration – ou non – de pareils critères éthiques dans ses investis¬sements ; et ce en toute connaissance de cause des risques ESG qu’il prend.
Le recours à des facteurs ESG consiste aussi à concilier deux horizons de temps opposés : le profit à court terme versus la pérennité à long terme. Chaque investisseur a son propre horizon de temps et aussi son propre référentiel éthique. La manière d’intégrer ces deux éléments – ou non – dans ses investissements lui appartient. Ainsi, en tant que conseiller et gestionnaire de patrimoine, nous devons être à même d’offrir une gestion adaptée aux demandes diverses de nos clients.

Anticiper le risque

Nos stratégies principales intègreront de facto des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance puisque ceux-ci peuvent être de nature économique. À ce titre, ils font donc partie de l’éven¬tail des risques que tout investisseur avisé doit pouvoir jauger. Le risque carbone est un bon exemple de ceci. Il est aujourd’hui reconnu comme un risque environnemental et économique. Dès lors, ce risque doit être intégré dans les modèles de valorisation des sociétés fortement émettrices de carbone, puisqu’il peut changer complètement la donne pour un secteur comme celui du pétrole et du gaz.

Des critères d’exclusion

Dans une stratégie dite durable ou socialement responsable, le degré d’impact est plus contraignant. Même si la rémunération du risque peut s’avérer substantielle sur le court terme, le gestionnaire n’investira pas dans des valeurs qui sont fondées sur un horizon trop court, opportuniste, ou jugées trop controversées vis-à-vis des défis ESG. Ainsi, certains comportements liés à l’éthique des affaires ou à la gestion du changement climatique, etc. seront d’emblée exclus des investissements.
Ces exclusions ne sont pas arbitraires. Elles découlent d’analyses et de recherches menées par des experts indépendants en la matière. Sur base de celles-ci, nous pouvons nous forger notre propre opinion. Cette opinion sera également renforcée par un dialogue avec l’émetteur de la valeur (l’entreprise).
C’est ici aussi la valeur ajoutée d’une démarche responsable et durable : l’objectif n’est pas d’exclure la moitié des activités ou des émetteurs économiques, mais bien de promouvoir avec leur collaboration les meilleures pratiques dans chaque domaine. Avec un objectif d’adoption et de convergence à plus grande échelle pour un impact réel sur l’économie globale.

Les meilleures pratiques

Il est important de signaler que la notion des meilleures pratiques est issue des pratiques mêmes du secteur économique. Elles ne sont pas dictées par les émetteurs financiers (de fonds éthiques), mais sont le résultat d’échanges d’expériences entre les entreprises elles-mêmes.
Notre rôle n’est donc pas de dicter ce qui est bien ou non, mais de ser vir d’intermédiaire dans l’échange des meilleures pratiques. En tant que signataire des Principes d’Investissement Responsable promus par les Nations Unies, notre société de gestion s’est engagée à promouvoir l’intégration de critères ESG dans la recherche analytique et les décisions d’investissement, mais aussi d’ aider à la diffusion efficace et pertinente des enjeux ESG auprès des institutions dans lesquelles nous investissons.

En conclusion

En adoptant de façon volontariste cette approche ESG dans notre processus d’investissement, notre rôle ne s’arrête pas à la bonne circulation de la monnaie pour financer l’économie. Nous contribuons à la circulation des informations et des approches pour une économie plus durable à moyen et long terme. Les fonds de placement durables, éthiques, responsables, au-delà des appellations, c’est avant tout une gestion de bon sens et de transparence. En accordant plus d’importance aux défis ESG, l’approche de l’investisse¬ment responsable que nous prônons tente de sensibili¬ser les acteurs du monde financier, entreprises et investisseurs, aux enjeux matériels qui in fine impactent la performance des placements financiers sur le moyen et long terme.
Notre objectif est donc triple : conscientiser, alerter et responsabiliser. Nous apportons à notre niveau des solutions d’investissement les plus durables et responsables possibles. Une éthique, donc ; pas une étiquette.

Un bon cas : une entreprise qui voit loin

Une société conçoit et commercialise des verres correcteurs et des équipements d’optique. Le leadership et la vision à long terme de la direction permet un positionnement sur un segment de marché en pleine croissance avec notamment la demande des pays émergents et le vieillissement de la population.
Les défis premiers pour l’entreprise sur son segment sont la qualité et la sécurité de ses produits ainsi que la gestion de son capital humain afin de retenir et attirer les meilleurs talents pour le développement de produits à la pointe des technologies. L’actionnariat salarié permet au personnel de s’aligner avec le développement de l’entreprise. Celle-ci offre des opportunités de formation continue afin de maintenir au plus haut niveau le degré de connaissance et d’innovation de son personnel.
Un enjeu important est également d’assurer l’accès à la correction visuelle de la population mondiale. Pour ce faire, l’en¬treprise a établi une Fondation. À travers cette dernière, l’entreprise permet aux communautés défavorisées en Inde, à Madagascar, au Brésil, en Afrique mais aussi aux États-Unis d’améliorer leur santé visuelle notamment par des tests de vision, des campagnes de sensibilisation et de l’équipement oculaire.
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